«Il nous faut transformer l’essai marqué en septembre 2005»
Tobias Pflüger, député européen (Linkspartei-PDS)
« La percée, à l’occasion de l’élection du Bundestag, d’un parti sur la gauche du SPD, largement au-dessus de la barre des 5 % et réussissant à fédérer différentes traditions progressistes, a constitué un événement majeur de l’année 2005. Le rôle d’Oskar Lafontaine et de Gregor Gysi, qui ont réussi à rapprocher la WASG (formation constituée de militants du SPD en rupture avec la ligne libérale de Gerhard Schröder - NDLR) et l’ex-PDS, devenu entre-temps le Linkspartei-PDS jusqu’à permettre des candidatures communes sur les listes de ce parti, a été très important.
Maintenant il importe évidemment de transformer cet essai. Et 2006 sera, de ce point de vue, une année décisive. Cela passe par un aboutissement du processus de fusion des deux partis. Je suis optimiste. Car je suis persuadé que l’élan de la victoire de septembre restera déterminant. Néanmoins je suis lucide sur le fait qu’il existe encore toute une série de problèmes à régler. Comme à Berlin où les deux formations affichent des désaccords très forts sur le contenu de la politique conduite par l’actuelle coalition SPD et Linkspartei-PDS, qui dirige la ville ; mon impression étant que les deux partis portent des responsabilités dans cette affaire. De plus, des consultations régionales sont programmées dès le début de l’année en Rhénanie-Palatinat et en Bade-Wurtemberg. Elles présenteront également un caractère crucial pour nous. Il faut que la WASG, qui portera les couleurs de la gauche dans ces deux Länder de l’Ouest, passe la barre des 5 %. Si elle n’y parvenait pas, cela rendrait sans doute plus compliqué le processus d’unification en cours.
Mais je pense que l’on parviendra à dépasser les embûches et les contradictions qui demeurent, si les principaux acteurs - à savoir la WASG, l’ex-PDS et des militants du mouvement social - se montrent convaincus que seule l’émergence d’une gauche à la fois pluraliste et unie peut nous permettre de relever les défis et de faire face aux responsabilités qui nous incombent dans l’année qui vient.
Parmi ces défis il y a d’abord la résistance au programme antisocial annoncé par la grande coalition CDU-SPD. Il nous faut nous montrer déterminés à combattre cette insupportable réforme Hartz IV du marché du travail, que le nouveau gouvernement a totalement repris à son compte. J’ai l’habitude de caractériser cette mesure comme un programme d’État de production de la pauvreté.
L’autre question clé sera pour moi notre capacité à mettre en échec la fameuse directive Bolkestein sur la libéralisation des services dans l’UE, qui doit être discutée le 17 février prochain par le Parlement européen. Ce combat contre des dispositions qui organisent le dumping social et salarial, en mettant en concurrence, et donc en tirant vers le bas, les travailleurs et les systèmes sociaux des différents pays, est décisif si l’on veut mettre un coup d’arrêt significatif à la construction néolibérale de l’Europe. À ce propos, la victoire du « non » au référendum français sur la constitution de l’UE a constitué une étincelle qui a pu se propager salutairement, de différentes façons, de ce - côté-ci du Rhin. Mais Angela Merkel et son gouvernement ont d’ores et déjà annoncé la couleur : moyennant quelques arrangements ils voudraient faire adopter un nouveau texte, au besoin morceau par morceau, début 2007 - durant la présidence allemande de l’UE. C’est dire s’il nous faut continuer à mobiliser nos forces, ici en - Allemagne mais aussi bien sûr avec tous nos partenaires européens, contre cela et en faveur de l’émergence d’un vrai projet alternatif pour l’Europe. »
Propos recueillis par Bruno Odent
http://www.humanite.fr/popup_print.php3?id_article=820708
« La percée, à l’occasion de l’élection du Bundestag, d’un parti sur la gauche du SPD, largement au-dessus de la barre des 5 % et réussissant à fédérer différentes traditions progressistes, a constitué un événement majeur de l’année 2005. Le rôle d’Oskar Lafontaine et de Gregor Gysi, qui ont réussi à rapprocher la WASG (formation constituée de militants du SPD en rupture avec la ligne libérale de Gerhard Schröder - NDLR) et l’ex-PDS, devenu entre-temps le Linkspartei-PDS jusqu’à permettre des candidatures communes sur les listes de ce parti, a été très important.
Maintenant il importe évidemment de transformer cet essai. Et 2006 sera, de ce point de vue, une année décisive. Cela passe par un aboutissement du processus de fusion des deux partis. Je suis optimiste. Car je suis persuadé que l’élan de la victoire de septembre restera déterminant. Néanmoins je suis lucide sur le fait qu’il existe encore toute une série de problèmes à régler. Comme à Berlin où les deux formations affichent des désaccords très forts sur le contenu de la politique conduite par l’actuelle coalition SPD et Linkspartei-PDS, qui dirige la ville ; mon impression étant que les deux partis portent des responsabilités dans cette affaire. De plus, des consultations régionales sont programmées dès le début de l’année en Rhénanie-Palatinat et en Bade-Wurtemberg. Elles présenteront également un caractère crucial pour nous. Il faut que la WASG, qui portera les couleurs de la gauche dans ces deux Länder de l’Ouest, passe la barre des 5 %. Si elle n’y parvenait pas, cela rendrait sans doute plus compliqué le processus d’unification en cours.
Mais je pense que l’on parviendra à dépasser les embûches et les contradictions qui demeurent, si les principaux acteurs - à savoir la WASG, l’ex-PDS et des militants du mouvement social - se montrent convaincus que seule l’émergence d’une gauche à la fois pluraliste et unie peut nous permettre de relever les défis et de faire face aux responsabilités qui nous incombent dans l’année qui vient.
Parmi ces défis il y a d’abord la résistance au programme antisocial annoncé par la grande coalition CDU-SPD. Il nous faut nous montrer déterminés à combattre cette insupportable réforme Hartz IV du marché du travail, que le nouveau gouvernement a totalement repris à son compte. J’ai l’habitude de caractériser cette mesure comme un programme d’État de production de la pauvreté.
L’autre question clé sera pour moi notre capacité à mettre en échec la fameuse directive Bolkestein sur la libéralisation des services dans l’UE, qui doit être discutée le 17 février prochain par le Parlement européen. Ce combat contre des dispositions qui organisent le dumping social et salarial, en mettant en concurrence, et donc en tirant vers le bas, les travailleurs et les systèmes sociaux des différents pays, est décisif si l’on veut mettre un coup d’arrêt significatif à la construction néolibérale de l’Europe. À ce propos, la victoire du « non » au référendum français sur la constitution de l’UE a constitué une étincelle qui a pu se propager salutairement, de différentes façons, de ce - côté-ci du Rhin. Mais Angela Merkel et son gouvernement ont d’ores et déjà annoncé la couleur : moyennant quelques arrangements ils voudraient faire adopter un nouveau texte, au besoin morceau par morceau, début 2007 - durant la présidence allemande de l’UE. C’est dire s’il nous faut continuer à mobiliser nos forces, ici en - Allemagne mais aussi bien sûr avec tous nos partenaires européens, contre cela et en faveur de l’émergence d’un vrai projet alternatif pour l’Europe. »
Propos recueillis par Bruno Odent
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Tobias Pflüger - 2006/01/08 03:11
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