Relations extérieures - 16-04-2008 - 15:55
"Je ne peux pas prétendre que l'Irak soit stable, mais comparé à un an et demi auparavant, il y a des progrès considérables", a déclaré mercredi le premier ministre irakien Nouri Al-Maliki devant les membres de la commission des affaires étrangères et de la délégation pour les relations avec l'Irak du PE. Les députés l'ont interrogé sur l'interdiction faite aux partis liés aux milices de se présenter aux élections provinciales, sur la sécurité, et sur les 4 millions de réfugiés irakiens.

Souhaitant la bienvenue au premier ministre irakien qui effectuait sa première visite au Parlement européen, le président de la commission des affaires étrangères, Jacek Saryusz-Wolski (PPE-DE, PL) l'a ensuite interrogé sur les élections provinciales prévues pour le mois d'octobre. La présidente de la délégation pour les relations avec l'Irak, Emma Nicholson (ADLE, UK) a relevé l'attention croissante apportée par le PE à l'Irak, illustrée notamment par le rapport adopté le 13 mars dernier et par la délégation elle-même qui a été récemment créée. Elle a annoncé son intention de se rendre en Irak d'ici la fin de ce mois, avec d'autres membres de la délégation.

"Les milices n'interfèreront pas" dans les élections provinciales

M. Maliki a affirmé que son gouvernement garantira que "les milices n'interfèreront pas dans les élections provinciales". "Les irakiens sont fatigués des milices et des actions terroristes", a-t-il souligné, ajoutant que "tous les parties ont accepté de refuser la présence de milices aux élections". Libor Roucek (PSE, CZ) s'est enquis des conditions de vote pour les personnes déplacées dans le pays et les réfugiés. M. Maliki a répondu que les premiers auront la possibilité de voter, mais selon des modalités techniques qui restent encore à organiser.

Un retrait soudain des forces de la coalition sèmerait la "confusion"

Tobias Pflüger (GUE/NGL, DE) a demandé au premier ministre s'il partageait l'avis du général américain David Petraeus selon lequel le retrait des forces de la coalition n'est pas à recommander pour l'instant. Ana Gomes (PSE, PT), rapporteur du PE sur l'Irak, l'a interrogé plus généralement sur le point de vue irakien quant au départ au départ de ces troupes. Un "retrait soudain" des forces de la coalition "sèmerait la confusion", a répondu M. Maliki, ajoutant qu'un "retrait organisé est prévu".

L'Irak "n'est pas le terrain de jeu des puissances régionales"

Janusz Onyszkiewicz (ADLE, PL) s'est interessé aux relations entre l'Irak et ses voisins, en particulier la Turquie et l'Iran, tandis que plusieurs députés soulevaient la question des interférences extérieures sur les affaires irakiennes. "L'Irak refuse d'être le terrain de jeu des puissances régionales", a affirmé le premier ministre, ajoutant qu'il a demandé aux pays voisins de veiller à ce que leurs territoires ne soient plus des "bases d'entrainement pour les terroristes."

Les compétences des réfugiés utiles pour l'Irak

Cem Özdemir (Verts/ALE, DE) s'est interrogé sur les projets de retour des près de 4 millions de réfugiés irakiens et personnes déplacées. Inger Segelström (PSE, SE) a aussi souhaité savoir si l'Irak comptait favoriser en priorité le retour des réfugiés présents dans les pays voisins avant ceux qui se trouvent dans des pays de l'UE. "Nous avons apporté une aide financière aux réfugiés à l'étranger, mais nous devons maintenant les faire revenir", a dit M. Maliki, remerciant tous les pays qui ont accueilli des réfugiés."Nous avons besoin qu'ils reviennent dans le pays avec leurs compétences", a-t-il souligné.



16/04/2008
Commission des affaires étrangères
Président : Jacek Saryusz-Wolski (PPE-DE, PL)
Présidente : Baroness Nicholson of Winterbourne (ADLE, UK)
Délégation permanente ad-hoc pour les relations avec l'Irak

http://www.europarl.europa.eu/news/expert/infopress_page/030-26461-107-04-16-903-20080414IPR26460-16-04-2008-2008-false/default_fr.htm